Depuis l'annonce officielle du 1er cas de la maladie à coronavirus au Niger le 19 mars, plusieurs mesures ont été prises par les autorités de Niamey en vue de limiter la propagation du virus. Parmi ses mesures figures l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes, la fermeture des lieux de culte. Ces dernières mesures n’ont pas bien été accueilli par certains citoyens ce qui a occasionné des heurts entre forces de sécurités et population.


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Afin de permettre à la jeunesse nigérienne de s’informer sur la COVID19 ainsi que sa formation, le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) en collaboration avec UNICEF Niger a lancé le 21 avril dernière une plateforme numérique dénommée « Muryamatassa ». Muryamatassa signifie littéralement la voix des jeunes en langue locale haoussa.

Elle permet aux utilisateurs de faire des suggestions au gouvernement du Niger sur les mesures prises dans la lutte contre le coronavirus explique Aliou Oumarou, président du conseil national de la jeunesse : « permettre aux jeunes Nigériens sur toute l’étendue du territoire de se faire entendre. Dieu merci les jeunes continuent à exploiter ce site à faire des propositions et à s’informer aussi sur le covid19. »Dans certains pays africains, Unicef avait lancé l'U-Report, sa nouvelle initiative les jeunes. Une plateforme sociale à travers laquelle les jeunes peuvent exprimer leurs opinions et être des agents positifs de changement dans leurs communautés. Au Niger, c’est une compétition entre jeunes développeurs que l’agence onusienne avait lancés dont les meilleurs développeurs ont été retenue et ces derniers ont développé la voix des jeunes.
Le contexte du covid19 à réorientation de cette initiative vers Muryamatassa nous afin que les jeunes puissent se former et s’informer nous a confié Aliou Oumarou.

Aliou Oumarou, président Conseil National de la Jeunesse du Niger   © Faride BOUREIMA/ Faridebio/ Azimut 


Dans un pays où le taux de pénétration téléphonique est passé à 45,54% en 2017 contre 38,63% en 2016, soit une hausse de près de 7%, constate un rapport de l’autorité de régulation des télécommunications et de la poste (ARTP) rendu public le lundi 9 juillet 2018 à Niamey. Tandis que celui d’internet mobile, tourne autour de 23,22 % en 2017, souligne le rapport 2017 de l’ARTP.

Malgré cela, muryarmatassa espère toucher un grand nombre de jeunes Nigériens et en faire des relais dans le relayage de la bonne information poursuit le président du Conseil National de la Jeunesse : « un seul jeune intellectuel peut impacter des centaines et des centaines d’autres jeunes. Certes cette plateforme ne va pas suffire pour couvrir ou pour toucher toute la jeunesse nigérienne mais elle fera son bout de chemin, elle va permettre de toucher ces jeunes la scolariser qui, à leur tour vont passer le message à leur père ».Et d’ajouter : « c’est un boom qu’on a constaté. Dans la semaine du 20 avril à aujourd’hui cette plateforme est en train de faire la une, beaucoup de médias internationaux sont en train de relayer cette initiative. »
Les messages portés par la jeunesse sur cette plateforme numérique sont encourageants et confortent les résultats escomptés.

Capture d'écran de la page d'accueil de Muryar Matassa 


Muryarmatassa est un rempart contre les fausses informations au regard des informations venant de sources douteux diffusés sur les réseaux sociaux ajoute Aliou Oumarou, président du conseil national de la jeunesse du Niger : « il y a des techniciens du ministère de la santé derrière cette plateforme pour interagir avec les jeunes… Cette plateforme permet aux jeunes d’avoir des informations fiables et éviter aussi à ce qu’une psychose se créer pour cette jeunesse confinée. »
Cette plateforme numérique se présente non seulement comme espace d’expression mais est aussi appelée à évoluer avec le développement de la situation sociopolitique du Niger conclut le président du conseil national de la jeunesse Aliou Oumarou : « après cette pandémie et je suis sûr que les prochains jours vont être prometteurs donc nous allons certainement passer à autre chose donc cette plateforme va demeurer et ça va être réorienté en fonction de l’actualité, en fonction des préoccupations de la jeunesse. D’où la nécessité de la garder et de continuer à l’utiliser dans tous les sens au profit de la jeunesse nigérienne ».

La plateforme Muryarmassa est accessible ici .

L'entretien avec Aliou Oumarou sur la plate forme "muryarmatassa" à écourter ici.